L’état de stress aigu (ESA) et l’état de stress post traumatique (ESPT) : les réactions physiologiques de l’organisme lors d’un évènement traumatique.

 

On doit à Hans Seyle, la conception physiologique du stress, qu’il définit comme « un syndrome général d’adaptation ». Il s’agit d’une modalité de réaction de l’organisme aux  agressions issues de son environnement. Il a une fonction d’adaptation aux situations de danger (ou vécues comme telles).

Le stress n’est en soi, pas négatif : il est une réaction de mobilisation automatique de l’organisme qui permet de le rendre plus efficace. La production d’adrénaline par exemple, entraîne une accélération du cœur, une meilleure ventilation pulmonaire, une augmentation des réserves en sucre pour soutenir l’effort, ce qui permet de mieux oxygéner le cerveau ; le stress stimule et rend productif.

C’est dans la durée que le stress se révèle néfaste pour la santé, il s’agit alors de stress chronique.

Ce type de stress découle de l’exposition prolongée et répétée à des situations stressantes. Le stress chronique est mauvais pour la santé, il nous affaiblit, nous épuise ; notre système de réponse au stress n’est pas fait pour être activé constamment.

Trois phases de stress : Lorsque le sujet vit une situation qu’il considère menaçante pour son intégrité,  le stress de départ est dit d’alarme : l’organisme se prépare au combat ou à la fuite ; lorsque la situation persiste, l’organisme rentre en résistance et si décidément la situation stressante se prolonge, l’organisme commence rentre en phase d’épuisement.

L’état de stress aigu :

L'état de stress aigu est un ensemble de symptômes caractéristiques qui peut se développer en réaction à l'exposition à un évènement traumatisant. Il implique généralement une réponse d'anxiété qui inclut certaines formes de reviviscence ou de réactivité à l'événement traumatique.

 

Symptômes d'intrusion :

  • Souvenirs pénibles récurrents, involontaires, et envahissants de l'événement traumatique,
  • Rêves répétitifs pénibles dans lesquels le contenu et/ou l'affect sont liés à l'événement traumatique. Note : Chez les enfants, il peut s'agir de rêves effrayants sans contenu reconnaissable
  • Réactions dissociatives (ex. flash-backs) dans lesquelles l'individu se sent ou agit comme si l'événement traumatique se reproduisait
  • Détresse psychologique intense ou prolongée ou réactions physiologiques marquées en réponse à des indices internes ou externes symbolisant ou ressemblant à un aspect de l'événement traumatique.

Humeur négative :

  • Incapacité persistante de ressentir des émotions positives (par exemple, incapacité à éprouver du bonheur, de la satisfaction ou des sentiments affectueux).

Symptômes dissociatifs :

  • Altération du sens la réalité de son environnement ou de soi-même (par exemple, se voir à partir de la perspective de quelqu'un d'autre, être dans un état second, ralentissement du temps)
  • Incapacité de se rappeler un aspect important de l'événement traumatique (typiquement en raison d'une amnésie dissociative et non d'autres facteurs tels que blessure à la tête, alcool ou drogues)

Symptômes d'évitement :

  • Efforts pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles à propos de, ou étroitement associés à l'événement traumatique
  • Efforts pour éviter les rappels externes (personnes, lieux, conversations, activités, objets, situations) qui éveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments pénibles à propos de, ou étroitement associés à l'événement traumatique.

Symptômes d'activation :

  • Perturbation du sommeil (par exemple, difficulté à s'endormir ou à rester endormi ou sommeil agité)
  • Comportement irritable et crises de colère (avec peu ou pas de provocation), généralement exprimés sous forme d'agression verbale ou physique envers des personnes ou des objets
  • Hypervigilance
  • Problèmes de concentration
  • Réaction de sursaut exagérée.

 

La durée de ces symptômes est de 3 jours à 1 mois après l'exposition au traumatisme.

Les symptômes commencent généralement immédiatement après le traumatisme, mais leur persistance au moins 3 jours et jusqu'à un mois est nécessaire pour répondre aux critères du trouble.

La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, ou autres domaines importants.

La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d'une substance (par exemple, médicaments ou alcool) ou à une autre condition médicale (par exemple, une légère lésion cérébrale traumatique) et n'est pas mieux expliquée par un trouble psychotique.

 

Diagnostic de stress post-traumatique :

Un diagnostic d'état de stress post-traumatique peut être posé si les symptômes précédemment cités persistent plus d'un mois.

(Source : DSM-5)

 

Pathologies associées au stress chronique :

Si la situation de stress se prolonge encore, les symptômes précédents s'installent ou s'aggravent, entraînant des altérations de la santé qui peuvent devenir irréversibles :

  • Syndrome métabolique: il est le premier stade pathologique observable de l’hypersécrétion prolongée de catécholamines et de glucocorticoïdes. Il associe hypertension artérielle, obésité abdominale, résistance à l’insuline et perturbations du métabolisme des lipides sanguins (cholestérol, triglycérides…
  • Complications cardiovasculaires: avec un risque accru d’infarctus du myocarde ; le syndrome métabolique constituant un facteur de risque pour le système cardiovasculaire, associé aux mauvaises habitudes qu’accompagnent l’état de stress : consommation d’alcool, tabac, mais également parce que le stress favorise la présence de dépôts d’athérome sur les artères qui irriguent le cœur.
  • Complications psychiatriques : anxiété, phobies et dépressions avec un risque élevé de suicides
  • Autres conséquences sur la santé: complications dermatologiques (herpès, de psoriasis ou encore d’eczéma), affaiblissement du système immunitaire, complications gynécologiques (dérèglement du cycle menstruel, voire stérilité temporaire),