La souffrance psychique en France :

La feuille de route en santé mentale de notre ancienne ministre de la santé (28 juin 2018) fait état d’une situation préoccupante des personnes en souffrance psychique en France :

  • un taux de suicide élevé (8948 décès par suicide ont été enregistrés en 2015 en France Métropolitaine, soit 25 par jour contre 9 pour les accidents de la route),
  • 200 000 passages aux urgences pour tentatives de suicide par an,
  • 2,4 millions de personnes pris en charge en établissements de santé mentale
  • 20,5 millions d’actes en ambulatoire en 2015
  • un coût économique et social de 109 milliards d’euros.

Il est question ensuite de promouvoir la santé mentale « dans une dynamique d’empowerment ».

L’empowerment est un processus par lequel l’individu acquiert du pouvoir d’agir, un renforcement de son pouvoir d’action. Paul Ricoeur propose la notion de « capabilité » pour mettre au premier plan la capacité d’action de chacun dans le cadre de la prise en charge de sa santé mentale.

C’est donc à partir de ce postulat tonique de l’empowerment des personnes en souffrance psychique, que nous proposons faire état du contexte dans lequel s'inscrit cette prise en charge  avant de détailler les principales approches thérapeutiques dont ces personnes disposent à ce jour, afin de faciliter leur choix thérapeutique.

Contexte de la prise en charge de la souffrance psychique  :

Avant d’aborder les principales approches thérapeutiques, posons tout d’abord le cadre de cette prise en charge, en abordant deux idéologies dominantes dans notre société : le scientisme et le néolibéralisme, ceci, afin  de mieux saisir non seulement l’objet mais aussi l’objectif de chaque thérapie.

Nous aborderons ensuite les thérapies comportementales et cognitives (TCC), les médicaments psychotropes, la thérapie de pleine conscience, pour terminer avec notre approche, la thérapie analytique.

Nathalie Neyrolles, 02 juin 2020