Les néo-besoins :

 

Denise Braunschweig et Michel Fain (1975) ont étudiés le lien entre les besoins vitaux et les pulsions sexuelles, aux origines de la vie psychique du nourrisson et y décrivent la notion de néos-besoins, qui sont la base des addictions : « un néo-besoin est un besoin faux dans son essence, car organisé à l’avance, et qui a mission de se charger de la même impérativité que les besoins vitaux dominés par l’instinct de conservation» dans La nuit, le jour (1975).

Ces auteurs affirment en effet, qu'un objet régulièrement proposé à un enfant est apte à apaiser une excitation en imposant le calme et non la satisfaction libidinale, comme par exemple donner le sein à la moindre manifestation de déplaisir, bercer l’enfant de façon automatique, etc.

L’engrenage du néo-besoin, « faux dans son essence », a pour mission d’effacer le désir en favorisant l’expérience d’une « néo-expérience de satisfaction » privée de sa charge érotique.

Dépourvu ainsi de véritable auto-érotisme, l’enfant cherche à s’accrocher à des traces motrices, à tout ce qui pourrait simuler l’instinct maternel protégeant normalement contre l’excès d’érotisation, et contre l’angoisse.

Le néo-besoin prend l’apparence, pour le sujet, d’un besoin vital en privant son énergie de toute charge érotique ; il aura une fonction anti-traumatique et auto-excitante contre une menace d’effondrement.
Ce dispositif se maintient du fait de la dépendance à un objet apte à satisfaire ce besoin sans délai, ou plutôt ce néo-besoin.