Les médicaments psychotropes :

Les médicaments psychotropes, qui regroupent un ensemble hétérogène de molécules, ont comme point commun d'être des substances qui vont modifier l’activité psychique en agissant sur les mécanismes biochimiques du cerveau. Mais l’action des psychotropes est d'action exclusivement symptomatique, c'est-à-dire qu'ils n'agissent pas sur la cause des troubles : ils ont pour objectif de lever le symptôme, de soulager temporairement mais pas de soigner. C’est la raison pour laquelle, il est nécessaire qu’ils viennent en complément d’une psychothérapie.

Ils se classent en cinq catégories :

  • les antidépresseurs, qui ont pour propriété de stimuler l’activité psychique voire de l’exciter. Ils sont utilisés dans le traitement des dépressions.
  • Les régulateurs d’humeur (ou thymorégulateurs ou normothymiques),  utilisés dans le traitement des troubles bipolaires et certaines dépressions,
  • Les anxiolytiques (ou tranquillisants), utilisés pour soulager les troubles anxieux mais aussi les troubles du sommeil,
  • les hypnotiques (ou somnifères), pour l’Induction ou maintien du sommeil,
  • les neuroleptiques, utilisés dans le traitement des psychoses principalement. Ils peuvent avoir une fonction sédative (pour diminuer l’agitation ou l’agressivité), anti-délirantes ou désinhibantes (pour enlever une certaine passivité du patient)

Leur croissant succès vient du fait que les médicaments psychotropes répondent parfaitement à l’individu de la performance et du manque de temps, malgré le fait qu’ils s’avèrent être peu efficaces et présentent de nombreux effets secondaires.

La démarche du médecin prescripteur consiste à se référer au DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) : ce manuel élaboré par l’Association des Psychiatres Américains est devenu depuis les années 80, la référence unique au niveau mondial, des pathologies mentales.

Depuis sa création en 1952, le nombre de pathologies n’a cessé d’augmenter et les seuils de référence à la normalité, revus à la baisse. Le Collectif Initiative pour une Clinique du Sujet STOP DSM, nous informe que pour l’élaboration de la dernière version du DSM-5 les deux tiers des experts ayant participé à son élaboration, ont des intérêts financiers avec les laboratoires pharmaceutiques.

Cette dernière version compte plus de 400 catégories de pathologies mentales, tendant ainsi à pathologiser tous les comportements humains. La prochaine version prévoit même d’y inclure des catégories prédictives, c’est-à-dire recensant à l’avance les futurs troubles afin de les soigner préventivement.

Il est certain que la vie nous impose parfois des épreuves où il s’agit d’accepter l’inacceptable et de supporter l’insupportable : les médicaments psychotropes sont alors nécessaires et utiles pendant une période qui doit être la plus courte possible ; dans le traitement de certaines psychoses également, les médicaments psychotropes s’avèrent être d’une aide précieuse.

Mais c’est  l’usage abusif et prolongé de ces substances qui est dangereuse et préoccupante, en plus de porter atteinte aux possibilités dynamiques et évolutives des personnes.

C’est la raison pour laquelle, nous conseillons aux personnes qui envisagent de prendre un traitement psychotrope de se référer aux sites :

  • Prescrire :  www.Prescrire.org , qui propose un ensemble d’informations rigoureuses et fiables au sujet des médicaments et leurs réels effets secondaires ainsi que les stratégies de soins, afin d’agir en connaissance de cause. De plus Prescrire est financé par ses abonnés : ni subvention, ni publicité, ni actionnaire, ni sponsor,
  • Base de données publiques des médicaments :  http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr

Nathalie Neyrolles, 02 juin 2020