Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) :

 

Bref historique des TCC : fin des années 50, en réponse à l’insatisfaction face à l’abstrait de l’approche introspective, la thérapie comportementale se veut objective et choisit comme objet d’étude le comportement humain, seule donnée observable, quantifiable, digne d’une approche scientifique.

Pour cela ce sont deux scientifiques qui serviront de modèles théoriques, il s’agit de Pavlov, avec son conditionnement répondant et Skinner, avec son conditionnement opérant.

Considérant ensuite que l’étude unique du comportement était insuffisante pour comprendre la complexité humaine, il s’agissait subséquemment de prendre en compte la façon dont l’individu traite l’information et c’est sur le modèle de l’ordinateur (c’est pendant cette même période que la cybernétique se développe) que la thérapie cognitive se basera pour comprendre la pensée humaine.

La cognition signifie la façon dont un sujet traite l'information pour avoir accès à la connaissance, qui, selon le modèle de l’ordinateur permet de définir le trajet suivant : perception – attention – traitement cognitif – catégorisation – mémorisation (encodage, stockage, récupération) – raisonnement – communication.

En d’autres termes, les TCC sont des méthodes d’apprentissage basés sur le conditionnement et le traitement de l’information dont l’ordinateur est le modèle.

L’objectif est de normaliser un comportement ; citons la définition qu’en donne l’association française des thérapies comportementales et cognitives (AFTCC): « (…) support théorique : la démarche scientifique expérimentale et les théories de l'apprentissage. En situation clinique, un comportementaliste considère qu'un comportement inadapté (par exemple une phobie) a été appris dans certaines situations, puis maintenu par les contingences de l'environnement. La thérapie cherchera donc, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par celui que souhaite le patient. Le thérapeute définit, avec le patient, les buts à atteindre et favorise ce nouvel apprentissage en construisant une stratégie adaptée »

Concernant le rapport de l’INSERM de 2004 portant sur l’évaluation des psychothérapies, nous citons : «Les thérapies comportementales et cognitives représentent l'application à la pratique clinique de principes issus de la psychologie expérimentale. Ces thérapies se sont fondées tout d'abord sur les théories de l'apprentissage : conditionnement classique, conditionnement opérant et théorie de l'apprentissage social. Puis elles ont pris pour référence les théories cognitives du fonctionnement psychologique, en particulier le modèle du traitement de l'information. Les principes du conditionnement classique (répondant ou pavlovien) sont fondés sur la notion qu'un certain nombre de comportements résultent d'un conditionnement par association de stimuli »

Les « thérapies » comportementales et cognitives forment un ensemble de techniques d’apprentissage et de conditionnement : il serait dès alors plus juste, nous semble-t-il, de parler de méthode d’apprentissage et de conditionnement plutôt que de psychothérapie.

Nathalie Neyrolles, 2 juin 2020